Brieuc
Maire
Photo Marion Menou
Né en 1991 à Lannion dans les Côtes-d’Armor, Brieuc Maire est un artiste français installé à Paris.
Orthoprothésiste de formation, il garde de ses premières études une fascination pour le corps humain et ses représentations. Souhaitant poursuivre une autre voie, il intègre une formation « image et narration » à Épinal et s’inscrit dans le champ de l’art contemporain. Il suit l’enseignement d’Anne Rochette aux Beaux-Arts de Paris et y approfondi la pratique des arts plastiques et l’étude de l’Histoire de l’art moderne.
Les confinements liés au Covid le poussent à rejoindre sa Bretagne natale où il entame une démarche consistant à « faire de la peinture pour faire de la peinture », dans une veine mélancolique et satyrique.
Il réalise des toiles autours de scènes bucoliques où évoluent des figures humanoïdes. Certains détails, comme un homme nu portant des chaussettes blanches, un vêtement suspendu à un arbre ou un sac de patates couvert de lombrics font osciller son œuvre entre burlesque et épouvante. On y perçoit les représentations fantasques des débuts de la renaissance flamande, autant dans le regard que dans les compositions.
Utilisant l’acrylique projetée à l’aérographe et la peinture à l’huile appliquée au pinceau, Brieuc Maire superpose les techniques sur la toile. Par l’aérographe, il floute les corps des personnages et des parties du paysage ; rejouant la focale d’un appareil photo qui aurait perdu toute logique. Avec le pinceau, il peaufine certains détails : les plantes et feuillages sont traités avec une précision méticuleuse et naturaliste. Une lumière blanche éclaire par halo des zones du tableau donnant à l’ensemble un aspect crépusculaire et surnaturel. Ce jeu constant entre le flou et le net vient contrecarrer les figures, les réduisant à l’essentiel : des corps indéfinissables.
C’est l’humain face à ce qu’il reste de naturel, soit la campagne faite de champs en jachère, de haies et de bosquets.
Ces saynètes puisent autant à Joachim Patinir qu’à Jérôme Bosch par leurs tons bleus et verts et leurs perspectives en surplomb. On y devine un amour de la bande dessinée et le désir de l’artiste de conter une histoire dont chaque peinture serait une case. Une narration qui se dérobe d’autant plus à nous qu’elle se pare à la fois d’une inquiétante étrangeté mais aussi d’humour et de burlesque.