David
Raffini
David Raffini est un artiste français né en 1982 à Bastia. Il vit et travaille en Corse.
Formé à la Villa Arson, il y rencontre Florian Pugnaire avec qui il s’associe pour former un duo dont le travail entre cinéma, sculpture et installation fera l’objet de nombreuses expositions, prix et commandes publiques. Une œuvre co-réalisée où fiction, expérimentation, destruction et création feront école pour toute une génération d’artistes. Mais David, comme Florian, continuera en parallèle sa pratique personnelle.
David Raffini est avant tout peintre. Ses peintures sont à la croisée de plusieurs courants. Comme il le dit, la peinture est une continuité historique et de Lascaux à Support Surface, rien ne doit être écarté. Cette richesse, il la fait sienne et parle dans son travail de défiguration.
C’est dans la caverne de l’atelier qu’il réalise à même le sol des grands formats sur bâche, cotons et torchons. L’œuvre est d’abord un tapis sur lequel l’artiste marche. Les poussières de l’atelier, les éclats de métal, de bois, les coulures de peinture, d’essence et le va-et-vient de son corps dans ce lieu qu’il considère comme un refuge viennent progressivement imprégner l’œuvre des traces du temps.
«Outre ce que j’ai nommé être une défiguration dans ma peinture, je suis intéressé par la frontière par laquelle naissent des formes. La naissance de la représentation, si elle est vraisemblablement datée historiquement, découle de la nécessité du langage associé à la survie des idées et pratiques. Rien n’a changé en somme depuis avant-hier que l’homme est né. La technique a certes évolué mais nous sommes toujours à l’aube de notre humanité. Je suis en ce sens un peintre primitif qui opère dans sa grotte-atelier du XXIe siècle».
Ces œuvres maculées et froissées sont alors les fonds de ces peintures qu’il reprend pour y faire apparaître des formes qui laissent envisager des paysages. Mais la figuration n’est jamais évidente, l’artiste la convoque sans jamais nous la donner. De ces œuvres tumultueuses naissent des impressions romantiques, des abstractions tachistes, de Turner en passant par Anselm Kiefer, de Noël Dolla à Miquel Barceló, ces peintures présentées ici comme des torchons suspendus sont autant des expériences picturales que des objets permettant de méditer sur la peinture, son histoire et ces processus de fabrication.
Damien Levy