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Raphaël
Emine

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Né en 1986, Raphaël Emine est un artiste français basé à Paris. Diplômé de la Villa Arson, il se consacre depuis plusieurs années à la sculpture et à l’installation, explorant la céramique ou le verre, auxquels il juxtapose des éléments prélevés dans la nature tels que des branches d’arbres, des mousses, de l’écorce et des pierres.

Au croisement de l’entomologie, de la botanique, des métiers d'art et des nouvelles technologies, Raphaël Emine conçoit sa pratique comme une succession d’expérimentations où l’invention et la sérendipité se rencontrent.
 

Ayant établi un atelier de céramique au "DOC", un squat du 19e arrondissement progressivement transformé en "tiers-lieu" où expositions et ateliers d’artistes se mêlent à une vie associative locale, Raphaël a rejoint les "anarcho-geeks", qui développent des techniques et transmettent savoirs et outils de production à ceux qui le souhaitent. Son travail, imprégné de science-fiction, explore ce qu’Alain Damasio appelle le bio-punk, où la ré-articulation de la technologie avec le vivant devient un vecteur d’émancipation.

Ses œuvres récentes ont pour médium la céramique, que Raphaël modèle avec l’aide de l’impression 3D. Ce procédé lui permet d’imprimer des sculptures en terre semi-liquide, des formes qui, pour ne pas s’effondrer, doivent être soutenues par des réseaux alvéolaires. Il part de dessins qu’il transforme ensuite en modèle 3D via la symétrie, la fractale et l’extrusion. Ces différentes étapes, impliquant plusieurs logiciels, modifient graduellement l’œuvre. La technologie transforme la forme qui, pour croître, devient architecture, mimant les habitats des bâtisseurs minuscules que sont les abeilles, termites et autres fourmis. L’artiste revient ensuite sur ces terres crues en modelage manuel, puis les émaille et les cuit. Il obtient ainsi des formes qui peuvent évoquer l’univers de Hans Ruedi Giger, découlant d’un long processus où chaque étape compte.

Ces artefacts, l’artiste les déplace parfois dans la nature, y intégrant des matières organiques, les empilant, formant des monuments étranges proches de l’imaginaire d'Antoni Gaudí ou du facteur Cheval, qu’il laisse être investi par la faune et la flore. L’esthétique de la ruine apparaît, nous confrontant à l’idée romantique d’une fin de civilisation.

Ayant été exposé dans plusieurs expositions personnelles et collectives, son travail s’inscrit dans la mouvance d’artistes tels que Thomás Saraceno, Pierre Huygues ou encore Bianca Bondi, entre low tech et high tech, organique et minéral, nature et culture.

Damien Levy

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