Léa
Bouton

Léa Bouton, née en 1997, est une artiste française résidant et travaillant à Montreuil.

Son talent s'étend à diverses formes d'expression, de la sculpture aux installations en passant par la vidéo et le crochet, mais c'est à travers son dessin que s'épanouit pleinement son univers à la fois poétique, macabre, érotique et fantastique.

 

Fascinée par les sciences, notamment la physique, l'astronomie et la biologie, ses œuvres puisent autant dans les expériences de physique des particules que dans la théorie de la relativité générale. Avec une intensité sourde, elle crée des images et installations baignées d’un voile de mystère où le thème immuable de la vanité revient régulièrement. Par le biais de l'autofiction, elle explore le cycle vie/mort, le rapport au temps et à l'espace, de l'univers aux particules élémentaires, en les reliant à des objets et des formes revêtant une dimension plus personnelle. Ainsi, son travail bascule dans l'énigmatique, suscitant chez le spectateur une inquiétante étrangeté où le familier et l'inconnu s'entremêlent.

 

Ces inspirations la poussent naturellement vers la science-fiction et on notera les influences d’un Giger, Moebius ou encore Otomo. Dans ses dessins, elle opte pour de petits formats sur un papier gris d'une finesse presque irréelle, usant d’une palette aux tons défraîchis évoquant l’estampe japonaise et l’expressionnisme viennois. Elle y représente des espaces aux architectures de science-fiction des années 70/80, où l'organique, le mécanique et le décor forment un ensemble sibyllin tel des mondes parallèles, des dimensions singulières proches de visions ésotériques. Souvent, le morbide et l’érotisme se mêlent, à la manière des œuvres d’un Hans Bellmer, nous renvoyant aux surréalismes et à l’incandescence froide des textes de Georges Bataille. Ses dessins, par la délicatesse du trait et la complexité des représentations, sont dignes des planches d’anatomistes et d’un raffinement d’enluminures médiévales, faisant de ce travail entre harmonies et beauté cruelle un voyage dans les rouages de la mécanique du désir.

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Damien Levy